Mes parents

Ils sont ma force, et c'est grâce à eux que je suis ce que je suis aujourd'hui. Ils ont commencé avec peu et m'ont donné tout ce qu'ils pouvaient. Mais je n'ai jamais eu rien sans rien. Si beaucoup me considéraient comme pourrie gâtée, ce n'était pas le cas. Enfant, je n'ai jamais eu une Barbie "juste comme ça". Non, si j'avais un cadeau c'est parce que je le méritais.

Mes parents ont adopté la technique de la "carotte". A savoir, "tu veux la Barbie là? Ben ramène nous une image dans ton cahier". Beaucoup pourront critiquer cette technique mais elle est amplement efficace. Et on finit par l'adopter pour soi-même. Je veux m'offrir ce manteau? Ben il est trop cher pour moi donc j'attendrai la fin du mois pour me le payer une fois la paye tombée.

Mais avant tout dans leur éducation mes parents ont appuyé sur les études. ça devait être mon seul champ de bataille. Les études et point. Dès petite, c'est devenu une obsession: réussir les devoirs, les tests, les examens blancs; jamais échouer...

Ils m'ont tout donné: école privée (j'habite en banlieue très difficile), lycée privé à Paris. Puis la fac où c'était gratuit. Et puis la fac ça coinçait pour moi. C'était pas "organisé" comme moi; c'était destructuré, les profs pas là, en séminaire, bref le b***. J'ai voulu arrêter dès la 1ère année et rentrer dans une école post bac. Mon père m'a mis un stop. Un gros. Il m'a dit que dans la vie on devait assumer ses choix et que maintenant que je l'avais commencé ce DEUG, je le finirai.

Alors je l'ai fini ce DEUG, j'en ai ch*** je vous le dis car franchement la fac c'est pas ma tasse de thé "peace meuf/on fait la grève/le bureau est ouvert de 9H à 9H15/revenez demain...." Et je me suis donc préparée aux concours d'écoles de commerce. Ben oui j'ai pris la voie "boîte à fric". C'est peut -être pas reluisant mais au moins ça donne du boulot!

Mes parents ont eu peur et c'est pour ça qu'ils m'ont laissé prendre le prêt de la 1ère année à mon nom, voir ce que ça donnait. Je crois que mes parents ont vraiment flippé cette année-là! Je sortais tout le temps, je travaillais le week end, le nez jamais dans les bouquins (enfin pas chez moi). Mes parents ont rien dit. Ils ont laissé faire. La sentence est donc tombée: RATTRAPAGES. Ô mon Dieu! 1ère fois de ma vie! Angoisse! Panique! Je me suis rarement autant mis la pression de ma vie!

Donc je suis passée, en 2A. Bon là j'ai plus bossé faut dire! Mon rêve était de partir à l'étranger, c'est aussi pour ça que je suis rentrée en école de commerce. Notre école venait de passer un échange avec une Université australienne et j'ai voulu tenter ma chance. On m'a mis un stop. Grosse déception!

J'ai décroché un boulot dans un restaurant de grande renommée à Paris et là mes parents étaient très fiers car ils savaient que ça me permettait de mettre un pied dans une industrie dans laquelle je souhaite faire carrière (hôtellerie).

Fin des cours, exams, je reçois un mail du service International "saisissez votre dernière chance pour partir en échange". Je maile, on me demande mes notes, mon TOEIC, et où je veux aller. Tout se fait vite, très vite. J'ai vraiment eu peur que mon père refuse. Premièrement car il s'est toujours opposé à ce que je tente un parcours international, et deuxièmement pour le coût que cela allait occasioner. Il a dit oui et là la machine s'est mise en route jusque mon arrivée ici.

Je ne pense pas être là où j'en suis parce que c'est le chemin qui m'a guidé. Je suis là grâce à mon père, à ma mère, à ces deux personnes qui ont tout fait pour offrir le meilleur à leur seul enfant.

Je sais que j'ai de la chance et que peu de gens ont eu les parents que j'ai. J'ai pas été élevée à la dure, même si ça gueulait beaucoup (je suis un peu tête dure!), j'ai toujours eu des vêtements propres et on ne m'a jamais refusé un livre.

Aujourd'hui mon père aimerait que je trouve quelqu'un, que je pense un peu moins à ma carrière. Mais c'est grâce à lui que je suis comme ça, à penser boulot boulot!

J'aimerais dire à mon papa à quel point je l'aime et à quel point je lui suis reconnaissante de tout ce qu'il fait pour moi. Quand il me regarde dans les yeux, je vois un amour et une fierté que je n'ai encore jamais vu dans les yeux d'aucun autre homme ni aucune personne. Et c'est ce regard qui me fait avancer, qui fait que chaque jour j'avance et j'essaie de garder le cap, de ne jamais le décevoir.

Papa si tu lis ce message sache que je t'aime très très fort que tu es le meilleur des papas (oui oui j'ai 22 ans!). Où que je sois dans le monde je pense à toi et même à l'autre bout du monde mon coeur reste tout près de toi...

Ma maman. Je reconnais que c'est pas toujours facile. On a peut-être pas coupé le cordon mais c'est intentionnel, de ma part comme de la sienne.

Pendant l'adolescence la pauvre elle en a bavé, vraiment. Quand je regarde derrière je me dis que ça devait vraiment pas être tout rose pour elle. Même encore aujourd'hui parfois je me comporte d'une façon qui la fait souffrir et je m'en rends pas compte...

Ma maman c'est ma confidente, ma meilleure amie, mon coach de vie. Toutes ces choses à la fois. Elle fait tout ce qu'elle peut pour me rendre heureuse et c'est la première à me guider dans mes choix. Elle sait plein de choses c'est hallucinant, c'est un peu ma Bible. Dès que je me pose une question je lui demande et la plupart du temps elle a réponse.

Même si pour ma maman (comme pour mon papa) c'est très dur de me savoir loin d'elle, elle est quand même la première à me booster pour faire carrière loin de la France, car elle sait que c'est mon rêve et que si on tente sa chance on peut y arriver.

Maman je te le dis souvent mais sache que je t'aime fortissimo et que même si parfois je suis dure c'est vraiment indépendant de ma volonté...

Alors je voulais vous dire à vous deux que c'est pas toute seule que j'ai réussi à en être là. Sans vous je n'aurais pas pu c'est sûr. J'espère continuer sur cette voie et un jour pouvoir moi aussi vous offrir tout ce dont vous rêvez...